Macron confirme sa pathologie

Un symptôme persistant

Pour lutter contre l’épidémie de coronavirus il a commencé par autoriser le travail du dimanche et augmenter les durées de travail hebdomadaire au-delà de toute limite. En quoi ces mesures contre les salariés servent-elles la lutte contre l’épidémie ? Depuis, le gouvernement n’a cessé de profiter de l’état d’urgence sanitaire pour prendre des mesures dérogatoires au Code du travail. Après les premières ordonnances de mi-mars, puis celles adoptées durant la deuxième quinzaine d’avril et début mai, une ordonnance (2020-595) du 20 mai 2020 a modifié l’ordonnance (2020-304) du 25 mars 2020 adaptant les règles des conseils de prud’hommes, du pôle social des tribunaux et des cours d’appel. Ces règles s’appliquaient dès le 22 mai jusqu’à l’expiration d’un délai d’un mois après la date de cessation de l’état d’urgence sanitaire, soit le 10 août (sauf prolongation). Mercredi 27 mai une nouvelle ordonnance a été présentée en conseil des ministres, et adoptée elle aussi. La lutte contre l’épidémie est prétexte à dégrader les droits des salariés.

 

Des ordonnances adaptées à sa pathologie

Toutes ces ordonnances, auxquelles le Conseil constitutionnel accorde désormais le rang de loi – non discutée, non débattue et non votée – concernent le seul droit du travail qu’elles affaiblissent, les jours de congés qu’elles réduisent, les dérogations au temps de travail, de repos ou travail dominical, les instances représentatives du personnel, les syndicats de salariés, dont le temps et les moyens d’action sont toujours plus restreints. Le patronat utilise ces fausses lois pour imposer ses règles régressives. La question revient : quelle est l’efficacité de ces dispositions contre l’épidémie ? Elles n’ont aucun effet sanitaire, leur seul objectif est d’ôter aux salariés toute possibilité de s’organiser et d’agir. Rappelons qu’en 2017, son tout premier acte de Président élu, symptomatique déjà de sa pathologie, fut de signer une série d’ordonnances réduisant dans le Code du travail les droits des salariés, affaiblissant la justice prud’homale et la représentation syndicale, dispositions qui privent encore aujourd’hui les salariés de moyens de défense et de recours face aux employeurs. Quand le temps de l’épidémie pourrait être celui d’une refondation sociale telle que la CGT la propose, le chef de l’Etat persiste, au fil de ses déclarations et annonces mensongères, dans son pathologique mépris des salariés. Dernière confirmation, sa déclaration du 14 juin s’est réduite à une injonction aux salariés de « travailler davantage ». Il prétend aussi maintenir sa contre-réforme des retraites, désastreuse pour tous, salariés et retraités, alors que la crise liée à l’épidémie démontre qu’un système de retraite dépendant du PIB et de la conjoncture économique ne garantit aucun droit.

Une pathologie aux graves conséquences

Par ses discours et ses choix, Macron ne cesse de confirmer sa haine des salariés. Nous l’avions relevé avec les premières ordonnances, les gilets jaunes, la réforme des retraites, de l’assurance chômage, de la fonction publique, nous le vérifions avec l’épidémie. Lorsque l’urgence sociale et démocratique s’exprime des mois durant et que le chef de l’Etat oppose déni, répression et violence, quand l’exécutif se substitue au législatif, c’est la nature démocratique du régime qui est en cause. Ce qui caractérise la démocratie, ce sont le respect de la Constitution, de l’indépendance de la justice, de la liberté de la presse, des droits des citoyens, notamment celui de manifester. La pathologie de Macron, le mépris de classe, transforme la démocratie en oligarchie ploutocratique.

Louis Albert Serrut – Secrétaire Fédéral

 

 

Force ouvrière et la Confédération générale du travail se félicitent de l’accord national interprofessionnel (ANI) sur l’encadrement dont le principe a été acté le 28 février.

Force ouvrière et la Confédération générale du travail se félicitent de l’accord national interprofessionnel (ANI) sur l’encadrement dont le principe a été acté le 28 février.

À l’issue de la dernière séance de négociation sur l’encadrement le 28 février, Force ouvrière annonce son intention de signer l’accord interprofessionnel national (ANI).

Le syndicat considère que le texte concourt à la «sécurisation (…) du statut cadre», à travers des dispositions telles que «définition de l’encadrement (…) élargie à la définition de l’OIT, (…) maintien de la prévoyance obligatoire cadre et (…) préservation du rôle et des missions de l’APEC», même s’il regrette «que la définition interprofessionnelle de l’encadrement ne soit pas opposable aux branches».

FO se réjouit par ailleurs qu’en dépit d’un «contexte difficile sur l’opportunité même d’un accord interprofessionnel», cet aboutissement «est (…) la preuve que le paritarisme fonctionne, il ouvre notamment la perspective de futures discussions et négociations (…) sur le numérique ou la reconnaissance du management».

L’UGIC-CGT se félicite de la signature de l’accord, aboutissement d’un travail en intersyndicale réunissant les organisations représentatives des salariés, qui a notamment réussi à «sanctuariser l’apport des précédents ANI, en particulier celui du 17 novembre 2017 relatif à la prévoyance des cadres et assimilés et, à son financement», à sécuriser «partiellement l’APEC», à acter une «définition nationale interprofessionnelle de l’encadrement » et « le maintien obligatoire du 1,5 % de la prévoyance cadre», nonobstant la non-opposabilité de la définition aux branches.

La fédération des cadres CGT met également l’accent sur le fait que «pour la 1 re  fois depuis le début de cette négociation (décembre 2017) l’U2P (Union des entreprises de proximité) et la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) ont tenu à se faire entendre indépendamment de la seule voix du Medef » et sur «l’obligation d’entendre (cette diversité patronale – NDLR) au sein du collège employeur».

Une prochaine réunion intersyndicale, le 6 mars prochain, doit permettre de réfléchir aux «pistes pour faire déboucher les propositions des organisations syndicales de salariés sur les droits et moyens pour l’encadrement».