Guadeloupe : plutôt que le dialogue, le gouvernement opte pour la répression et l’affrontement !

Depuis le 15 novembre, la tension monte entre la population de Guadeloupe et les représentants de l’État sur
place.
Alors que la situation sanitaire met à mal l’ensemble du secteur hospitalier du pays déjà fortement fragilisé du
fait du manque de moyens matériels et humains et que son personnel fait face depuis des mois à la pandémie
avec courage et abnégation, le gouvernement a choisi la confrontation directe avec les personnels de santé.
En effet, la demande d’ouverture du dialogue réclamée par nos camarades afin de trouver des solutions justes
pour le personnel non vacciné n’est toujours pas entendue. Le gouvernement préfère renvoyer des centaines
de personnel chez eux dans un moment de forte tension hospitalière, mettant les effectifs encore plus sous
tension et privant de salaire les personnels concernés. Nos camarades de la CGT-G nous indiquent ainsi que,
sur le seul CHU de Pointe-à-Pitre, près de 700 soignants ont été mis à pied sur un total de 3000 personnels.
Nous réaffirmons que la coercition en matière vaccinale ne peut pas être la solution et estimons qu’il est
primordial de convaincre les soignants plutôt que de les contraindre. Toute autre attitude augmente le
ressentiment et fait courir le risque de stigmatiser une profession pourtant déjà bien éprouvée.
En Martinique, un début de solution semble se dessiner en reportant l’obligation vaccinale à fin décembre. Alors,
comment accepter que nos camarades Guadeloupéens ne puissent par bénéficier du même traitement ? Ce qui
est possible en Martinique ne le serait pas en Guadeloupe ?
L’entêtement du gouvernement n’a pas laissé d’autre choix à nos camarades que de lancer un mouvement
d’action et de grève générale de plus en plus suivie sur l’île. Il dépasse aujourd’hui le secteur de la santé pour
s’étendre à toutes les professions.
L’élargissement de ce mouvement de forte contestation est avant tout révélateur du profond malaise social que
traverse toute la population de l’île.
Le gouvernement préfère se lancer dans un dangereux bras de fer que d’apporter des réponses aux
Guadeloupéennes et aux Guadeloupéens, choisissant de nouveau la voie de la répression et du tout sécuritaire !
Ce sont plus de 70 personnes qui se retrouvent désormais devant les tribunaux suite aux incidents survenus ce
week-end. Et le GIGN est maintenant appelé en renfort !
La CGT apporte son soutien à la CGT-G ainsi qu’à la population guadeloupéenne en lutte et exige du
gouvernement qu’il ouvre le dialogue, afin d’apporter des réponses justes à la colère sociale qui s’exprime.
Montreuil, le 22 novembre 2021

Pour en finir avec des minima de branches en dessous du SMIC

«Des minima de branche inférieurs au Smic, ça n’est pas normal ». Si la Ministre du Travail s’en est émue sur les plateaux télés cet automne, le phénomène n’est pas nouveau. Après chaque revalorisation du salaire minimum, les branches professionnelles devraient mettre en conformité les minima salariaux de leurs grilles avec le SMIC.
Mais, selon les comptes du Ministère du Travail, au 1er octobre, dans près de 45 branches, sur 250, le salaire de base minimum était en dessous du SMIC.

Et près de la moitié des grilles était déjà non conforme avant la revalorisation du 1er octobre !

Selon la DARES, en janvier 2020, 16% des branches présentaient un niveau de grille inférieur au SMIC.
Le secteur de l’hôtellerie-restauration est souvent pointé du doigt, mais les autres secteurs ne sont pas en reste. L’écart entre le salaire de base et le SMIC peut atteindre jusqu’à 5,39%( au 1er octobre 2021) par exemple pour la convention collective de la métallurgie du Rhône.

Cette situation perdure notamment parce que les négociations n’ont pas l’obligation d’aboutir à un accord. Et lorsqu’elles aboutissent, l’application prend 6 à 8 mois dans le meilleur des cas, mais sans rétroactivité.

Cette année, avec la réévaluation du SMIC de 2,2% au 1er octobre, certaines grilles se sont retrouvées obsolètes avant même leur mise en œuvre.
C’est le cas de la branche des agents de sécurité ou du secteur lucratif des aides à domicile, malgré les ( faibles) hausses accordées, les minima sont redescendus en dessous du salaire minimum légal cet automne.

Cela pose le problème de la complaisance du gouvernement qui laisse perdurer ces situations inacceptables du point de vue du droit du travail.

Pour éviter ce décrochage, la CGT propose l’augmentation automatique de l’ensemble des salaires minima de branches dès lors que le SMIC est revalorisé et ainsi éviter que les grilles salariales ne se réduisent comme peau de chagrin.
Car l’enjeu de la mise en conformité est de taille, et pas seulement pour les salariés rémunérés au SMIC ! Dans certains secteurs, faute de négociations, plusieurs coefficients sont en dessous du SMIC.

Ainsi, les huit premiers coefficients de la convention collective de la métallurgie du Vimeu dans la Somme sont inférieurs au salaire minimum légal.

Des minima salariaux trop bas ont une incidence sur l’ensemble de la grille de salaire et donc sur les évolutions de rémunérations. L’absence de rattrapage des minima sur le SMIC érode, au fur et à mesure, la position hiérarchique de l’échelle des salaires.

De plus en plus de salariés sont payés au SMIC, peu importe leur niveau de qualification.

Si la Ministre du travail a invité les branches à mettre les grilles de salaires en conformité, le patronat traîne des pieds.
Même dans les secteurs qui peinent à recruter. Idem dans la plupart des quinze branches professionnelles des métiers essentiels dits de deuxième ligne, où les grilles démarraient déjà sous le salaire minimum légal avant le 1er octobre.

Dans les industries agro-alimentaires, entre deux et onze niveaux de salaires conventionnels ont été dépassés par la hausse du Smic. Seul l’indice minimum des fonctionnaires a été aligné sur le SMIC cet automne. Mais sans relèvement de l’ensemble de la grille, la mesure tasse les échelons supérieurs.

C’est pour cette raison que la CGT exige l’ouverture immédiate de négociations dans toutes les branches professionnelles.
Ces négociations sont incontournables pour retravailler l’ensemble des grilles permettant la mise en place d’une véritable hiérarchie des salaires significative, fixée à partir du niveau du Smic, avec un niveau de salaire minimum garanti pour chaque grand niveau de qualification.

50 000 personnes manifestaient samedi à Paris contre les violences sexistes et sexuelles.

Une soixantaine de manifestations ont aussi eu lieu à Châteauroux, Tours, Grenoble ou Mulhouse. D’autres rassemblements sont prévus cette semaine dans toute la France.
60 associations féministes et de protection de l’enfance, partis politiques et syndicats, dont la CGT, appellaient à manifester samedi avec #Noustoutes à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes qui aura lieu le 25 novembre.

Les jeunes féministes étaient présentes en nombre dans le cortège parisien.
Les manifestant·es portaient des pancartes imprimées par #Noustoutes, telles que « ras le viol » « je te crois » « notre féminisme est antiraciste » ou des pancartes faites maison indiquant par exemple « on ne baisse pas les yeux, on lève le poing », « le sexisme est partout, nous aussi ».

La CGT était présente derrière une banderole CGT, FSU, Solidaires « combattons les violences sexistes et sexuelles au travail ».

Chaque jour, 10 viols ou tentatives de viols se produisent sur un lieu de travail.
80 % des femmes salariées considèrent qu’elles sont régulièrement confrontées à des attitudes ou décisions sexistes, avec des répercussions sur leur confiance en elles, leur performance et leur bien-être au travail.

93 % estiment que ces attitudes peuvent amoindrir leur sentiment d’efficacité personnelle. Ces violences pénalisent également les personnes LGBTQI+.

Le jeudi 25 novembre, la CGT sera présente sur les lieux de travail pour continuer à sensibiliser les salarié·es, interpeller les employeur·ses et exiger la mise en place de mesures contre les violences.
La France vient de ratifier la convention 190 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur les violences sexuelles et le harcèlement dans le monde du travail.

Il s’agit du premier texte contraignant visant à lutter contre le harcèlement et les violences au travail. Il consacre le droit « de toute personne à un monde du travail exempt de violence et de harcèlement, y compris de violence et de harcèlement fondé sur le genre. »

Problème : le gouvernement n’entend pas changer la loi française pour autant. La CGT propose d’améliorer la législation afin de rendre réellement effective la lutte contre le harcèlement et les violences au travail.

Pour la CGT, la responsabilité de l’employeur·se doit être inscrite dans la loi aux différentes étapes du processus de lutte contre le harcèlement et les violences au travail.

Chèque inflation : une réponse déconnectée

PUBLIÉ LE 2 NOV 2021 TEMPS DE LECTURE : 3 MIN.
Pour tenter d’éteindre la colère, le gouvernement a annoncé le versement d’une prime de 100€ pour la fin d’année. Un coup de pouce bienvenu pour les 38 millions de français qui vont en bénéficier mais une réponse insuffisante face à la montée des prix et au blocage des salaires.
Avec son chèque inflation, une fois de plus, le gouvernement, par la voix de Jean Castex, fait la démonstration d’une déconnection totale de la situation et du quotidien de millions de Français, tout habitué qu’il est à ne parler et n’écouter que les plus riches.

Comment une prime de 100 euros pourrait répondre aux besoins des ménages, alors que le sondage annuel du Secours populaire français met l’accent sur la hausse de la précarité et les difficultés quotidiennes des Français vivant en dessous du seuil de pauvreté qui, pour la majorité d’entre eux, ont subi une perte de revenus en 2020.

Conséquence de cette perte de revenus, les plus pauvres ont des budgets de plus en plus serrés et doivent faire de plus en plus de sacrifices.
Parmi eux, 64 % ne savent plus sur quelles dépenses faire des compromis car ils ont déjà réduit tout ce qui pouvait l’être, plus de 80 % disent renoncer aux loisirs, aux vêtements, etc. pour assurer le paiement des factures « vitales » comme le logement et l’énergie.

La prime proposée par le gouvernement qui représente 8,30 euros par mois n’est pas à la hauteur de la situation. Les seules mesures efficaces sont l’augmentation des salaires, des pensions de retraite et des minimas sociaux.

Des milliards d’aides sont versées aux entreprises dont certaines réalisent d’énormes profits. Cet argent doit être affecté à l’augmentation générale des salaires et non pas profiter à quelques-uns !

Pour la CGT, le Smic doit être relevé à 2000 euros brut pour pouvoir vivre dignement de son travail.
Nous revendiquons l’augmentation automatique des salaires et des minimas dans les branches ainsi que l’ouverture immédiate des négociations dès que le Smic augmente. Dans la fonction publique, l’État doit montrer l’exemple et en terminer avec le gel du point d’indice. Augmenter les salaires, c’est indispensable pour bien vivre. C’est un élément essentiel pour relancer la consommation des ménages et renforcer notre sécurité sociale.

L’annonce du blocage du prix du gaz en 2022, qui arrive bien tard puisque le gaz a déjà augmenté de 60%, ressemble à un pansement sur une jambe de bois.

La CGT revendique de sortir l’énergie du marché, seule solution permettant de faire durablement baisser les factures.
L’argument phare de la concurrence censée faire baisser les prix et profiter aux usagers a rapidement volé en éclat : en 20 ans, les prix ont explosé et celui du gaz a doublé face aux lois du marché.

Pour la CGT, ces biens doivent être reconnus comme vitaux. Le seul moyen de stopper les augmentations de tarifs serait de sortir l’électricité et le gaz de la contrainte des marchés financiers et de les mettre entre les mains d’un État stratège qui prévoit et gère dans l’intérêt des usagers.

Il est urgent de gagner une augmentation des salaires et des minimas sociaux.

Relance de la réforme de l’assurance-chômage : nous ne laisserons pas faire !

PUBLIÉ LE 17 SEP 2021

 

TEMPS DE LECTURE : 2 MIN.

 

Le gouvernement vient de transmettre un projet de décret qui reprend les mêmes attaques contre les droits des allocataires : durcissement du seuil d’accès, dégressivité pour les cadres et baisse des allocations en changeant le calcul du salaire journalier de référence.

À notre demande, le conseil d’État a annulé une première fois cette dernière disposition en novembre 2020. À peine modifiée par le gouvernement, elle a été à nouveau suspendue en référé en juin dernier.
Sans attendre la décision du conseil d’État sur le fond, le gouvernement passe en force à tous les niveaux avec les mêmes mensonges : comme la conjoncture s’améliore, il faudrait baisser les allocations pour inciter les travailleuses et travailleurs privés d’emploi à accepter n’importe quelle offre.
Dans la même veine, le gouvernement et le patronat ne cessent de communiquer sur le mensonge des « 300 000 emplois non pourvus », là aussi pour stigmatiser les privés d’emploi et occulter l’extrême dégradation des conditions de travail.
Toute les études sérieuses montrent que les chômeurs ne gagnent pas plus au chômage qu’en travaillant et qu’en aucune sorte, ils ne préfèrent le chômage, au contraire ; même les études commandées par le ministère du Travail montrent que tout le monde cherche un emploi stable et que personne ne décide de rester au chômage.
Les véritables freins à la recherche d’un emploi sont le manque d’offres d’emplois stables dans des conditions salariales acceptables, l’accès à la formation professionnelle et les politiques d’austérité menées contre les services publics d’accompagnement des privés d’emploi.
Aucune baisse des droits n’a jamais permis de créer des emplois ; si cela était vrai, plus de 3 millions de personnes inscrites à Pôle emploi et déjà non indemnisées trouveraient facilement du travail !
La méthode du gouvernement est une fois de plus scandaleuse : le gouvernement a passé l’été à faire pression sur le conseil d’État et le décret définitif paraîtra au dernier moment pour étouffer la contestation.
Dans l’unité syndicale, nous agirons à nouveau devant le Conseil d’État pour que le débat contradictoire mette le gouvernement face à ses mensonges.
La CGT appelle d’ores et déjà à des actions pour stopper cette nouvelle attaque du gouvernement. Cela sera notamment au cœur de la grande journée de mobilisation interprofessionnelle et intersyndicale du 5 octobre.

Montreuil, le 17 septembre 2021

VRP frais professionnels abattement de 30%

Des modifications à venir au 1er janvier 2023.

En effet, d’après nos infos, les modalités d’application de la déduction forfaitaire spécifique (DFS) pour frais professionnels vont être durcies sur 2 points :

– Nouveauté : l’employeur ne peut pas appliquer de DFS si le salarié ne supporte pas réellement la charge de frais professionnels
– Rappel : il est obligatoire de recueillir chaque année l’accord du salarié lorsque l’employeur ne peut se prévaloir ni d’un accord collectif ni d’un accord du CSE pour appliquer la DFS, en l’informant de l’impact de la DFS sur ses droits sociaux.

Entrées en vigueur au 1er avril 2021, ces mesures font l’objet d’une tolérance jusqu’au 1er janvier 2023.

Bon à savoir: En cas de contrôle sur des périodes courant jusqu’à la fin 2022, les Urssaf procéderont uniquement à des demandes de mise en conformité pour l’avenir

VRP MULTICARTE

La déclaration sociale nominative (DSN) a remplacé et simplifié la majorité des déclarations sociales. Elle a été rendue obligatoire (décret n°2016-1567 du 21 novembre 2016) pour l’ensemble des employeurs du secteur privé du régime général et du régime agricole de Sécurité sociale, depuis le 1er janvier 2017.

En outre, le recouvrement des cotisations et contributions sociales pour les VRP multicartes – précédemment assuré par la Caisse nationale de compensation des VRP (CCVRP) – a été confié à l’Urssaf.

Ainsi, depuis le 1er janvier 2019 :

l’Urssaf Ile-de-France centralise le volet relation client avec les VRP multicartes ; chaque Urssaf régionale est territorialement compétente pour le recouvrement lié aux rémunérations des VRP multicartes qui sont salariés d’entreprises établies en France ; et le Centre national des firmes étrangères (CNFE) au sein de l’Urssaf Alsace est compétent pour le recouvrement lié aux VRP multicartes qui sont salariés d’entreprises sans établissement en France.
Par la présente, nous vous informons que l’entrée en Déclaration Sociale Nominative de l’ensemble des VRP multicartes salariés de firmes étrangères sans établissement en France est attendue au 1er janvier 2022 (environ 200 salariés sont concernés).

Cette évolution est nécessaire au regard :

du caractère obligatoire de la DSN, et auquel doit se conformer l’ensemble des firmes étrangères sans établissement en France employant des VRP multicartes, ces derniers ayant le statut légal de salariés ;
de la fin du vecteur déclaratif précédent (bordereau de cotisations papier (BRC) ou DUCS Urssaf) ;
de la sécurisation des droits des salariés concernés.
Dans ce cadre, nous informons dès à présent les employeurs et les VRP multicartes concernés par ce changement, et invitons notamment les employeurs à faire le nécessaire pour être en mesure de transmettre la Déclaration Sociale Nominative aux échéances de février 2022, pour la période déclarée de janvier 2022.

Hausse automatique du Smic due à l’inflation : le compte n’y est toujours pas !

L’inflation étant supérieure à 2% et comme le code du Travail l’y oblige, le gouvernement vient d’annoncer une hausse du Smic.
Le salaire minimum mensuel augmentera de 34,20 euros le 1er octobre et passera donc à 1589 euros (soit 10,48 euros de l’heure).
Cette décision est complètement insuffisante. Elle n’est, en aucun cas, liée à une volonté de revaloriser substantiellement le Smic, comme l’exige la CGT, chaque année, auprès du gouvernement.
Celui-ci ne cessait de répéter que la situation ne permettait pas même un « coup de pouce ». En janvier 2021, il avait décidé une hausse indécente de 0,99 %. Plusieurs fois, la CGT a rappelé les mots d’Emmanuel Macron sur la rémunération insuffisante de ceux qu’il appelait « les métiers de seconde ligne ». Dans ces secteurs à prédominance féminine, la proportion de celles et ceux payés au Smic est très importante, sa revalorisation est donc fondamentale.
Les multinationales du CAC 40 ont réalisé 57 milliards d’euros de profits au 1er semestre 2021 et l’argent public a été largement distribué aux entreprises ces derniers mois, sans aucun contrôle ni conditionnalité. La reprise est là : la croissance est prévue à 6,3 %, le taux de marge des entreprises est à un niveau historiquement très élevé. Il est donc impératif que la part de la richesse dévolue aux salariés qui la créent soit augmentée.
L’augmentation du Smic est indispensable car c’est un signal fort qui tire l’ensemble des rémunérations à la hausse. Ce choix politique a été fait en Espagne où une nouvelle augmentation conséquente du salaire minimum a été décidée, alors que celui-ci a déjà augmenté de 30% depuis 2018. L’objectif est de porter le Smic à 60% du salaire espagnol moyen. Des augmentions sont aussi en cours dans d’autres États.
Les salaires sont le premier facteur d’attractivité des métiers. Les faux débats du gouvernement et du patronat sur les pénuries de main-d’œuvre resteront stériles, tant que la décision d’une revalorisation générale des salaires ne sera pas posée. Celle-ci commence par une hausse du Smic : la CGT le revendique à 2 000 euros bruts. L’enquête de 2019 de la Drees (qui dépend du gouvernement) montrait ainsi que les Français estiment que l’on vit décemment avec 1760 euros nets. Ceux qui s’y opposent sont hors sol et ne comprennent pas les difficultés du salariat à vivre de son travail.
Alors que la consommation représente 55% du PIB, une telle augmentation serait bénéfique tant pour la consolider que pour les recettes de la Sécurité Sociale. Il est temps de mettre en place un cercle vertueux entre emploi, salaires et retraites, a contrario des politiques publiques actuellement mises en œuvre.
La revalorisation conséquente du Smic et des salaires est une préoccupation majeure des salarié.e.s et sera au cœur des mobilisations, à commencer par celle interprofessionnelle et intersyndicale du 5 octobre.

Montreuil, le 15 septembre 2021

Retraites complémentaires AGIRC-ARRCO : La CGT ne signera pas un accord qui pénalise actifs et retraités.

PUBLIÉ LE 15 SEP 2021 TEMPS DE LECTURE : 2 MIN.
La crise sanitaire est loin d’être terminée et le gouvernement multiplie les annonces sur une réforme des retraites visant de nouvelles mesures régressives.
En matière de retraite complémentaire, les organisations signataires de l’avenant à l’accord Agirc-Arrco de 2019 font payer aux retraités les conséquences de la crise, en actant la perte du pouvoir d’achat pendant deux ans au prétexte que les retraités n’auraient pas subi la crise, ce que la CGT conteste !

Les signataires, minoritaires au sein des organisations de salariés, oublient délibérément que la sous-indexation de la valeur du point affecte non seulement les pensions déjà versées mais aussi les futurs droits à retraite des salariés.

Ce sont les retraités, comme les actifs, qui seront pénalisés, alors même qu’ils le sont déjà depuis longtemps :

depuis 1990, ils ont contribué à hauteur de 60 % au redressement des comptes Agirc-Arrco ; depuis 2019, selon la Dares, un retraité sur deux part avec une retraite complémentaire amputée de 5 à 10 % durant trois ans ; près de 300 000 nouveaux retraités ont liquidé, fin juin, une pension minorée et tous ceux qui partiront au cours de l’année 2021 seront perdants ; entre 2011 et 2019, la pension moyenne des employés et ouvriers a diminué de 8,4 % et celle des cadres de 17,9 % (chiffres Agirc-Arrco).
L’argument visant à dire que la perte ne serait que de quelques euros par mois est méprisant pour la situation de nombreux retraités qui ont du mal à finir les fins de mois.

Des négociations à sens unique !
La CGT a fait plusieurs propositions :

pouvoir puiser dans les neuf mois de réserves (qui sont d’ailleurs leur raison d’être en cas de crise) afin de maintenir le niveau des pensions ; mettre en place une contribution patronale d’équilibre technique temporaire (CETT) en faveur de l’égalité femmes-hommes qui permettrait de dégager en moyenne, chaque année, plus de 4 milliards d’euros de ressources supplémentaires ; mettre à contribution des revenus financiers des entreprises cotées en bourse, ceux-ci étant principalement détenus par des entreprises ayant largement bénéficié d’argent public tout en continuant à licencier.
Toutes les propositions alternatives ont été ignorées.
On est en droit de s’interroger sur la loyauté de ces négociations lorsque seules les propositions visant à mettre à contribution les salariés et retraités sont évoquées… et retenues par le Medef !

Pour pérenniser le régime Agirc-Arrco, des ressources supplémentaires sont indispensables. Sinon, son fonctionnement « à cotisations définies » offre un tremplin aux futures réformes gouvernementales et au développement de la capitalisation, véritable manne pour les assurances privées.

Pour ces raisons et après avoir consulté l’ensemble de ses organisations, la CGT ne signera pas cet avenant à l’accord Agirc-Arrco.
La CGT appelle les salariés et retraités à se mobiliser les 1er et 5 octobre prochains.
Pour garantir nos droits à la retraite dans les régimes de base comme complémentaires, il nous faut gagner des augmentations de salaires et des emplois pérennes.